Pourquoi pas de Pourquoi ?
Combien de fois, dans votre existence, vous a-t-on posé la question « pourquoi » ?
A quelle fréquence posons-nous des « pourquoi » à nos enfants ?
De quels « pourquoi » de vos professeurs et enseignants vous souvenez-vous aujourd’hui ?
A cette salve de questions un peu inquisitrices, je le reconnais, j’ajoute :
Comment vous sentez-vous lorsque vous répondez à un « pourquoi » ?
Quelle autre réponse que « parce que » formulez-vous ?
🎯 L’invitation à mettre de l’espace dans vos « pourquoi » revient à poser la question : « Pour_quoi » en deux mots. « Pour quel objectif » ?
Cette modification change quoi, exactement ?
Imaginez que votre enfant de 13 ans vienne vous dire « Je veux arrêter le piano » !
- Mais enfin mon cœur, tu fais du piano depuis l’âge de 5 ans, pourquoi veux-tu arrêter ?
Cette question spontanée et naturelle fait écho aux conditionnements que nous traversons depuis la plus tendre enfance et qui nous poussent à nous justifier. La justification n’est pas confortable et pour se débarrasser de cette charge, il y a fort à parier que votre enfant évacuera la question en répondant :
- Je n’aime plus les cours, en plus le prof me saoule et les classes de cours sont glaciales.
🎯 Poser un « pourquoi » vous fait courir le risque de ne pas identifier la motivation intrinsèque de votre enfant ou de la personne à qui vous adressez le « pourquoi ».
Pour interroger le but recherché, l’alternative est de poser la question en deux mots : « pour_ quoi », sous-entendu « pourquoi d’autre ? ». Or la langue française parlée ne permet pas cette nuance à l’instar de « what for » en anglais ou « voor wat » en néerlandais. Construisez une nouvelle interrogation qui invite à explorer la motivation et le sens.
🎯 « Pour quel objectif souhaites-tu arrêter le piano mon cœur ? » ou « dans quelle autre activité souhaites-tu t’investir, mon cœur ? ».
Cette nouvelle orientation, à l’opposé de la justification, ouvre le champ à toutes les alternatives. Vous serez probablement surpris de ce qui émergera.
- J’en ai assez de ne plus être impliqué(e) dans les activités de mon groupe d’amis et amies. Tous mes copains communiquent entre eux pendant que moi je suis au solfège, en zoom ou à l’académie. J’aimerais investir plus de temps avec eux et ne plus me sentir exclu(e).
❓La reformulation proposée n’élude pas l’importance de la qualité de vos relations. Néanmoins, elle vous simplifiera la vie en vous donnant l’opportunité d’aller directement vers la motivation et le but. Il ne s’agit plus de vous satisfaire de la réponse, mais d’offrir à votre enfant la possibilité de verbaliser les options qui font sens pour lui ou pour elle.
Je vous invite à remplacer « enfant » par collaborateur, conjoint, collègue, parent,…pour transposer les bénéfices de ne pas poser de « pourquoi » dans votre réalité quotidienne.
Si ces « bonnes pratiques » de formulations différentes de vos questions « réflexes » nécessitent un certain « savoir-faire » qui s’acquiert avec la pratique et l’installation de nouvelles habitudes, elles impliquent également une posture de « savoir-être » que la Questiologie© permet de développer avec beaucoup de bienveillance, de respect et de bienvaillance comme aime à le dire son concepteur, Frédéric Falisse.
💎 Pour quelle nouvelle qualité de relation étonnante allez-vous mettre un espace dans vos « pourquoi » ? Qu’est-ce qui naîtra de neuf dans cette étendue que vous aurez mis à disposition de l’autre ?